Grand prix de l'Académie Mallarmé

Werner LAMBERSY

 Lauréat 2015

La Perte du temps paru aux éditions Le Castor astral.
Werner Lambersy présente son recueil : « Le poème est tout sauf une perte de temps, mais la perte DU temps lui-même ; l’illimitation de la durée, sans qu’il soit question d’éternité, la plus inerte projection possible de l’ennui,  où le récit ne tient aucune place ni l’humain, la tendresse et l’humour, plus la moindre opportunité.
On pourrait dire ici qu’il s’agit d’une concordance géologique de la parole ; la disposition normale, selon le Larousse, des couches sédimentaires sur des couches plus anciennes ; la parallaxe du regard poétique sur le corpus de l’œuvre en cours ; l’invention archéologique, durant les travaux, des restes familiers, rituels ou sacrés du site à explorer, parmi les traces, les débris et les tessons de l’écriture.
« Je songe, écrit Bachelard dans une lettre de 1957, à ma vie inutile. Que n’ai-je le courage d’écouter… ces semences futiles ! » Et De Dadelsen d’ajouter dans Bach en automne (Jonas) : « La terre apprise avec effort est nécessaire… La chair est nécessaire… Tout n’est pas raisonnable ».
On n’aura pratiqué dans ce recueil  que les contraintes d’écouter et de rendre, sur un maigre instrument, la partie du souffle qui, comme le vent dans les arbres, tutoie les feuilles avant d’en emporter plus loin le frisson.

Né à Anvers, Werner Lambersy est un poète francophone ; il vit et travaille à Paris. Variant le ton et la forme, de l’extrême dépouillement à une respiration ample, sa poésie poursuit une méditation ininterrompue sur le dépassement par l’amour et l’écriture. Il est aujourd’hui traduit dans plus de 20 langues.
A noter dans son œuvre parmi les nombreux recueils parus : Maîtres et  maisons de thé (1979) une œuvre majeure et deux anthologies personnelles : Présence de la poésie (Les Vanneaux) et  L’éternité est un battement de cils chez Actes Sud.

Dernière parution : La dent tombée de Montaigne, ADN Éditions (avril 2016)