LE LIVRE D’APRÈS
Depuis 2011, une trentaine d’autrices et auteurs sont venus en résidence d’écriture à Brive. Il reste de leur passage dans la cité des liens tissés avec les habitants, des ateliers animés, des envies d’écriture cultivées et bien sûr aussi des livres publiés à l’occasion de cette parenthèse heureuse et féconde durant laquelle nombreux sont ceux à décrire une « liberté d’écriture totale », une « apesanteur sociale ».
La plupart d’entre eux ont continué leur chemin d’écrivain et donné naissance à d’autres livres, à la faveur d’autres résidences parfois. Voici leurs derniers ouvrages parus.
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Sophie Divry, Fantastique histoire d’amour, Seuil – janvier 2024
Bastien, inspecteur du travail à Lyon, est amené à enquêter sur un accident : un ouvrier employé dans une usine de traitement des déchets est mort broyé dans une compacteuse.
Maïa, journaliste scientifique, se rend au Cern, le prestigieux centre de recherche nucléaire à Genève, pour écrire un article sur le cristal scintillateur, un nouveau matériau dont les propriétés déconcertent ses inventeurs.
Bastien apprend que l’accident est en réalité un homicide. Maïa, elle, découvre que l’expérience a mal tourné. Sa tante, physicienne dans la grande institution suisse, lui demande de l’aider à se débarrasser de ce cristal devenu toxique.
Ce roman addictif qui emprunte aux codes de la série et du thriller est aussi une histoire d’amour. Une rencontre inattendue entre un homme, vaguement catholique et passablement alcoolique, et une femme, orpheline et fière, qui a érigé son indépendance en muraille.
Sophie Divry est née à Montpellier en 1979 et vit actuellement à Lyon. Elle a reçu la mention spéciale du prix Wepler pour La Condition pavillonnaire et le prix de la Page 111 pour Trois fois la fin du monde. Fantastique Histoire d’amour est son septième roman. Avec sensibilité, elle allie l’art du récit et une exploration de nos sociétés contemporaines.
Curiosity, Noir sur blanc/Notabilia, mars 2021.
En changeant à chaque nouvelle parution sa plume d’épaule, Sophie Divry est déroutante. Au fil de son œuvre protéiforme et exigeante, elle trace pourtant un chemin clairement défini à l’intérieur duquel la fiction s’en donne à cœur joie. Entre ses mains, le roman apparaît tel qu’il est, un vaste champ d’expérimentations qu’il faut fouiller, ouvrir pour s’affranchir du réel, le réinventer.
Cette fois-ci, c’est donc sur Mars que la romancière nous emporte, dans la tête de Curiosity, le robot de la Nasa qui travaille depuis des années dans le froid, le rouge et la poussière. Mais Curiosity n’est pas un rover comme les autres. Il a besoin de se faire des amis et de parler à Dieu, cet être étrange qui vit sur Terre et qui, chaque matin, lui donne du travail.En proie à la solitude, Curiosity s’accroche à une conviction : une mission particulière l’attend. Un matin pourtant, il comprend que sa mort est programmée.
Dans ce testament tendre et extraterrestre, Sophie Divry interroge notre solitude, notre humanité et le désir de transcendance.
Sophie Divry était venue poser les premières lignes de ce projet fantaisiste lors d’une résidence d’écriture à Brive en mai 2019. Lire la suite.
Une autrice à écouter également dans Bookmakers – Arte Radio Podcast, création de Richard Gaitet.
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Michel Serfati, Ismène, la soeur oubliée, éditions du Canoe. Janvier 2024.
Qui est Ismène ? Fille de Jocaste et de Œdipe, sœur d’Antigone, que savons-nous d’elle en dehors des illustres membres de sa famille ? Rien, sinon qu’elle n’existe que comme reflet du destin tragique de sa soeur. Michel Serfati lui invente une vie après la mort d’Antigone, l’imagine quittant Thèbes avec sa servante Philarète, découvrant Athènes, rencontrant Sophocle à qui elle raconte le drame de sa famille les Labdacides, revenant à Thèbes pour assister à la mort de Créon puis, prenant définitivement le large pour mener une Odyssée au féminin, perdant, dans son exil, son statut de princesse.
Michel Serfati était en résidence d’écriture à Brive en 2016 pour l’écriture de ce roman. Il a successivement été ouvrier dans l’industrie, éducateur spécialisé, formateur et cadre dans un établissement pour personnes handicapées. Il est l’auteur de Finir la guerre, lauréat du Festival du premier roman de Chambéry en 2016 et de L’enfant de la colère, Phébus, 2020.
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Franck Bouysse, Âpre monde, Phébus, avril 2024
Après avoir fait disparaître en fumée ce qui lui restait de possessions superflues, Elias Greenhill se réfugie dans une cabane au cœur des massifs enneigés de l’Oregon. Durant une saison en hiver, tel un irréductible Indien, il va devenir le gardien de la forêt outragée par l’exploitation frénétique de l’entreprise Drumm. Vulnérable mais déterminé, Elias va affronter à armes inégales la violence des hommes.
Dans ce deuxième tome de la série, La Marche du Rêveur, Franck Bouysse, en maître du suspense et des grands espaces, nous offre le magnifique récit d’une liberté et d’une résistance car « La vie, c’est pas ce qu’il y a de plus précieux pour un homme, c’est le sens qu’on lui donne qui importe. »
L’homme peuplé, Albin Michel, août 2022
Harry, romancier à la recherche d’un nouveau souffle, achète sur un coup de tête une ferme à l’écart d’un village perdu. C’est l’hiver. La neige et le silence recouvrent tout. Les conditions semblent idéales pour se remettre au travail. Mais Harry se sent vite épié, en proie à un malaise grandissant devant les événements étranges qui se produisent.
Serait-ce lié à son énigmatique voisin, Caleb, guérisseur et sourcier ? Quel secret cachent les habitants du village ? Quelle blessure porte la discrète Sofia qui tient l’épicerie ? Quel terrible poids fait peser la mère de Caleb sur son fils ? Entre sourcier et sorcier, il n’y a qu’une infime différence.
Au fil d’un récit où se mêlent passé et présent, réalité apparente et paysages intérieurs, Franck Bouysse trame une stupéfiante histoire des fantômes qui nourrissent l’écriture et la création.
Franck Bouysse, né en 1965 à Brive-la-Gaillarde, a été enseignant en biologie et se lance dans l’écriture en 2004. Grossir le ciel en 2014, puis Plateau en 2016 rencontrent un large succès. Son roman Né d’aucune femme (La manufacture de livres, 2019) remporte de nombreux prix littéraires dont le Prix des libraires et impose Franck Bouysse sur la scène littéraire.
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Bénédicte Belpois, Gonzalo et les autres, Gallimard, janvier 2023
Gonzalo, fils d’un viticulteur d’un petit village d’Estrémadure, s’enfuit pour éviter le service militaire instauré par les franquistes et le destin médiocre auquel il se croit promis. Mais, après des années passées en France et un amour malheureux, il embrasse de nouveau ses racines et l’immuabilité de la vie rurale.
Il devient alors pour les autres le confident, celui à qui chacun peut livrer les grandeurs et les misères de son existence. Car c’est le portrait d’un village qui se dessine au travers des récits de ces personnages si attachants, un lieu clos où tous se connaissent et où chacun conserve ses secrets. Avec ce roman, Bénédicte Belpois continue de tracer une œuvre singulière au prisme d’une écriture très haute en couleur, sincère et émouvante.
Bénédicte Belpois est sage-femme. Saint Jacques est son deuxième roman. Avec son premier, Suiza, publié également chez Gallimard, elle avait remporté le prix des lecteurs de la Ville de Brive 2019. Un prix qui lui avait ouvert les portes de la résidence briviste en février 2020. Nous l’avions rencontrée à cette occasion. Lire la suite…
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Jean Le Boël, Résider, éditions Henry, septembre 2022.
Lauréat du grand prix de poésie de l’Académie Mallarmé en 2020, Jean Le Boël est revenu en résidence d’écriture à Brive en février 2022 afin de terminer le récit de son enfance passée en Limousin. Dans Résider, le troisième tome des Fragments d’une autobiographie fictive (éditions Henry), le poète se retourne vers les deux rives de son existence : picarde d’un côté, limousine de l’autre et questionne ce que c’est que d’habiter un territoire.
Le poète, également romancier, essayiste et éditeur est né en 1948 à Boulogne-sur-Mer. Fils d’un Picard et d’une Limousine, Jean Le Boël a suivi des études de lettres classiques durant lesquelles il a exercé plusieurs métiers et notamment celui de moniteur de voile.
Amoureux des mots, il a pendant longtemps cultivé la parole des autres, au théâtre ou comme enseignant, puis s’est lancé dans l’écriture au milieu des années 1990. Depuis lors, il a écrit de nombreux textes, romans et nouvelles, mais aussi participé à de nombreux ouvrages collectifs et des revues.
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Marc Pautrel, Un merveilleux souvenir, Gallimard. Février 2023
« Partout le chaos règne, mais ne vous en souciez pas, continuez d’écrire. Ce sont les paroles de mon éditeur. Je lui réponds que j’essaie, que je viens même de terminer un court texte, un récit plus ou moins tragique, une histoire saisissante, je crois. »
Marc Pautrel est né en 1967. Après des études de droit, il a décidé de se consacrer à l’écriture. Il a publié de nombreux romans aux Éditions Gallimard dans la collection «L’Infini» : L’homme pacifique (2009), Un voyage humain (2011), Polaire (2013), Orpheline (2014), Une jeunesse de Blaise Pascal (2016), La sainte réalité (2017), La vie princière (2018) et L’éternel printemps (2019).
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Jérôme Leroy, Et des dizaines d’été dorés, Editions de la Table ronde, Mars 2024
Recueil de poésie : peut-être que juste à la fin / il y aura pour toi moi nous / ce passage ouvert un instant / vers un éternel été loin / très loin de la planète en flammes / avec des plages et des chemins / l’été de ton choix à l’année / de ton choix avec qui tu aimes / sur un transat au bord de l’eau / mais où étais-tu donc passé / nous serons bien incapables
de répondre les pieds dans le sable / à peine une vague sensation / d’avoir échappé de justesse / au pire et vite nous passerons / à autre chose le bleu la mer / le transistor sur la sortie / de bain le tube d’huile solaire / et des dizaines d’étés dorés / encore à venir oui peut-être
Egalement en jeunesse, Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne, Syros. Août 2023
Après la Décennie Terrible 2033-2043, qui a vu la population mondiale se réduire de moitié, chaque État a recomposé ses propres règles. La nouvelle Fédération européenne a fait le choix de la sagesse : sobriété écologique totale, égalité de toutes et tous, bannissement de la violence. Ada Veen, 17 ans, a été éduquée dans ce système qu’elle vénère. Mais la population vote par référendum le rétablissement de la peine de mort, pour l’exemple. À chaque exécution, c’est un citoyen tiré au sort qui sera chargé de cette funeste mission. Lorsque son nom est pioché parmi des millions, Ada décide de ne plus obéir, entraînant avec elle le garçon qu’elle aime.
Jérôme Leroy, né à Rouen le 29 août 1964, est un écrivain français auteur de romans, de romans noirs, de romans pour la jeunesse et de poésie. Ancien professeur à Roubaix, il publie son premier roman en 1990, pour lequel il reçoit le Prix du Quartier latin. Lauréat du Prix de l’Académie française (2010) mais aussi de nombreux autres, il est aussi l’auteur de nombreuses préfaces.
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Claudine Bohi, Parfois l’un d’entre nous, Editions L’herbe qui tremble, Juin 2023
« dans le chaos de la réalité dans le grand aveuglement quelqu’un parfois nous dit la beauté est ailleurs la beauté vient d’avant parfois l’un d’entre nous transforme la couleur y glisse un souvenir qu’il ne possède pas un souvenir plus vrai que la mémoire et plus grand que nos yeux car c’est un souvenir du ventre et de la peau si douce un souvenir de bouches et de bras un souvenir de vent et de respiration au large un souvenir multiplié de musique et de sens un souvenir où les mots se propulsent et se protègent comme une caresse un souvenir qui deviendrait total quelquefois l’un de nous surgit du plus lointain dans un cri de couleur renversant la barrière avec ses doigts de peintre envahissant nos mots avec des mots d’avant d’avant les mots parlés quand nous étions plus vastes oui quand nous étions plus vrais quand toute notre peau recouvrait le ciel »
Agrégée de lettres et psychanalyste, Claudine Bohi est une poète reconnue. Elle a publié une vingtaine de recueils et reçu de nombreux prix, dont le grand prix de l’Académie Mallarmé pour Naître c’est longtemps (La tête à l’envers).
C’est ce prix-là qui lui avait ouvert les portes d’une résidence d’écriture à Brive en février 2020. Une résidence lors de laquelle elle a travaillé sur l’ouvrage Rêver réel où il est question de Mars ! Une thématique spatiale a priori à des années lumière de ses préoccupations. A priori seulement !
« A la demande de Jacques Fournier, directeur de l’ancienne Maison de la poésie et des itinéraires poétiques de St Quentin en Yvelines, je suis allée à la rencontre d’un scientifique travaillant avec la Nasa sur la planète Mars. Je pensais que je serais là loin de mon univers. En fait pas du tout. On se pose les mêmes questions. Qui sommes-nous? Où allons-nous? Que pouvons-nous ?… », nous avait-elle confié lors de son passage dans la cité.
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Andréas Becker, La Castration aux éditions d’En bas. Août 2020.
La Castration est une folle épopée menant du Nord de l’Allemagne et de sa culture protestante à la Capitale de la France qui est bien plus qu’un décor : un personnage à part entière. Rarement on a vu ainsi décrite la ville de Paris, ses rues, la gare et son buffet, la Seine. Toute une galerie de personnages mystérieux se regroupent autour du castrateur, mais lui n’a qu’une idée en tête : réaliser le crime ultime et éliminer la dernière de ses victimes.
Andréas Becker est écrivain de naissance. Il lui fallut cinquante ans de vie et un changement de langue pour le comprendre. Né en Allemagne, il s’exprime dans un français retravaillé comme matière brut, dans un langage inventif, joueur, parfois drôle et toujours surprenant. Ses livres donnent lieu à des adaptations au cinéma et au théâtre auxquelles il contribue. Il vit et travaille à Paris.
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Roland Fuentès, Les électrons libres, Le Muscadier, octobre 2023
Baptiste, Léa, Marouane et Loïc, quatre amis que la vie n’a pas gâtés, décident de fonder une association consacrée à la lutte contre les clichés. De situations cocasses en moments délicats, leur action va leur attirer autant de sympathie que d’hostilité…
Egalement Les 7 énigmes de l’eau, Syros. Juillet 2021
Pour son anniversaire, Rémi a reçu un incroyable cadeau : une croisière en péniche avec son tonton adoré ! Plavnik, le minuscule compagnon de Rémi, est bien sûr du voyage. Mais dès le premier jour, tonton est victime d’un curieux sortilège et fait les pires bêtises. La croisière s’annonce mouvementée !
Embarquez pour la plus folle semaine de votre vie ! Un roman pour faire le plein d’humour et d’aventure !
La résidence de Roland Fuentès en mars 2020 fut aussi l’occasion d’aller à la rencontre du groupe d’élèves de seconde du lycée Cabanis avec lesquels il a fait naître les premières lignes du projet original et inédit intitulé « Demain les animaux ».
Fruit d’un partenariat entre l’équipe de la Foire du livre, le lycée Cabanis et le Bottom théâtre, ce projet a permis d’aborder trois volets de la création : l’écriture d’un texte d’abord, sa transformation en scénario théâtral ensuite et enfin le montage d’une pièce de théâtre que les élèves ont joué au Théâtre dans le cadre de la 39e Foire du livre de Brive.
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Catherine Ecole-Boivin, Paroles d’un paysan, Albin Michel, Novembre 2021
« Je suis un paysan du mot pays. Parce que j’ai refusé les engrais et les pesticides pour ma terre, longtemps on a dit de moi que j’étais un arriéré. Je l’ai nourrie de fumier et de varech. Je ne veux pas tuer ma terre vois-tu. Tuer la terre, c’est selon moi, tuer l’humain. » Paul Bedel
Cet ouvrage, conçu par Catherine École-Boivin avec Paul Bedel avant qu’il ne nous quitte en septembre 2018, est un hommage au paysan poète de la presqu’île de la Hague en Cap-Cotentin, révélé par un documentaire cinéma qui l’avait fait connaître dans la France entière : Paul dans sa vie.
Ce livre inédit est un recueil de ses pensées, illustré de photographies et de pages manuscrites de ses carnets, pour la première fois révélées. Les paroles de sagesse que Paul Bedel nous laisse en héritage.
Egalement Embrasser l’eau et la lumière, Albin Michel. Janvier 2020.
Lucille est née au milieu des marais salants de la baie de Bretagne. Très tôt, elle apprend auprès d’Agnès une saulnière qui est aussi sonneuse de cornemuse, à extirper le sel des entrailles de la terre. De cette passion secrète, elle veut en faire son métier. Mais dans la Bretagne des années 60, les salines sont rarement léguées aux femmes. Son père a prévu d’offrir celle de sa famille à son frère qui perpétuera la tradition.
La jeune femme quitte le marais et devient vendeuse à Nantes. Dès qu’elle a un moment, elle vend des pochons de sel. Mais cela ne suffit pas à lui faire oublier le pays maraîchin. Car tout, y compris l’amour, la ramène à la terre salée du marais, là où son corps et sa vie embrassent l’eau et la lumière.
Dans ce roman empreint d’humanité et de poésie, Catherine Ecole-Boivin, l’auteure de La Métallo, prix Ouest 2019, dresse le portrait d’une femme prête à tout pour prendre sa place parmi les hommes sur cette terre qui est la sienne, la baie de Bretagne, ses mystères et ses coutumes ancestrales.
Catherine École-Boivin est née dans la Hague et habite depuis presque 20 ans en Loire Atlantique. Biographe et romancière, elle prépare en 2018 un doctorat en sciences humaines à l’université de Nantes. Elle est également professeure à Saint Nazaire.
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Louis-Bernard Robitaille, Le double, éditions Sydney Laurent, décembre 2021
Resté seul à l’hôtel Matignon, un vendredi soir du mois d’octobre, le Premier ministre Georges Dalembert rumine de sombres pensées. Depuis quelques semaines, le Président le fuit. Marc-Édouard Crillon, son ami et complice de toujours, a brusquement cessé de lui adresser la parole. Il s’entoure de nouveaux conseillers et gouverne sans lui. Dalembert consulte ses deux autres vieux complices, le ministre de l’Intérieur et le secrétaire général de l’Élysée : ils sont également dans le brouillard, le Président a coupé tout contact avec eux, tandis qu’enflent les rumeurs d’un virage politique à cent quatre-vingts degrés : rapprochement avec la Russie de Poutine, entrée au gouvernement de l’extrême droite.
Qu’est-il arrivé à « leur » Marc-Édouard ? Les trois hommes se perdent en conjectures, ignorants de la machination diabolique ourdie par les services russes.
Écrivain et journaliste né au Canada, Louis-Bernard Robitaille a été pendant trois décennies le correspondant de La Presse de Montréal et un observateur vigilant de la société française. Il a publié une quinzaine d’ouvrages, parmi lesquels Un parfait salaud (Notabilia, 2019).
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Théo Ananissoh, Perdre le corps, Gallimard. Janvier 2021.
Jean Adodo, Togolais, homme mûr qui revient de Suisse où il a vécu une trentaine d’années, propose au jeune Maxwell Sitti de séduire une certaine Minna contre rétribution conséquente. Agent immobilier, Maxwell peine à gagner sa vie dans une Lomé de magouilles et de vices, et il est prêt à refuser ce contrat insensé. Mais quand il rencontre la belle Minna dans le pressing où elle travaille, il tombe amoureux – éperdument.
Maxwell apprend peu à peu que Jean et Minna, en réalité, se connaissent à peine de vue… Mais alors, que signifie ce que Jean Adodo lui demande de faire, et si largement rémunéré ? Quelle intention se cache derrière cette mise en scène périlleuse ? Qui est Jean Adodo, au juste ?… Une bien étrange mission au fil de l’amour, de l’amitié, à corps perdu. (Plus d’infos sur cette page.)
Théo Ananissoh est togolais. Il vit en Allemagne. Perdre le corps est son cinquième roman publié dans la collection « Continents noirs ».
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Velibor Čolić, Le Livre des départs, Gallimard. Février 2020
Velibor Čolić, à travers le récit de son propre exil, révèle le sentiment de déréliction des migrants, et l’errance sans espoir de ceux qui ne trouveront jamais vraiment leur demeure. Son récit est aussi un hommage à la langue française, à la fois déchirant et plein de fantaisie.
Velibor Čolić est né en 1964 en Bosnie. Jeune chroniqueur radiophonique et écrivain il s’est trouvé enrôlé dans l’Armée bosniaque aux pires moments de la guerre, témoin des abominations commises dans les tranchées et les villages « ethniquement purifiés ». Il déserte l’armée croato-bosniaque en 1992, puis est fait prisonnier avant de réussir à s’enfuir. Réfugié politique en France après avoirété enrôlé dans l’Armée bosniaque, il est l’auteur de plusieurs ouvrages en serbo-croate dans lesquels il s’attache à combattre, par la littérature, le désarroi extrême de ceux qui ont vu abolir toute humanité en l’homme.
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Juliette Binet, Monts et merveilles, Le Rouergue. Novembre 2019.
Quand Juliette Binet promet monts et merveilles, elle tient parole. Son dernier livre s’ouvre sur un couple qui s’affaire autour d’un énorme colis qui, emballé dans un tissu rose, peine à passer par leur porte d’entrée. C’est imposant, volumineux, et en même temps, si léger et si fragile apparemment. Une aile de papillon, un pétale de fleur, une chrysalide ? Deux gros rochers gris en réalité. Une fois disposés dans leur salon, c’est finalement tout leur intérieur que le couple va repeindre et recréer, laissant entrer le monde extérieur en même temps qu’ils le créent. Voilà le soleil, les étoiles et le ruisseau qui naissent sous leurs mains et c’est tout leur for intérieur qui s’en trouve réinventé.
C’est curieux, joyeux. Qu’il est vivifiant, contagieux même, de regarder ce couple faire ensemble, faire corps et cœur pour changer de décor. Et tout cela, sans qu’un traître mot ne vienne troubler la beauté douce et graphique de ce tiers-lieu où cohabitent le monde du dehors et celui du dedans dans un seul et même temps.
Juliette Binet est née en 1984 à Rennes. Elle grandit à Tours puis à Nantes, étudie aux Arts Décoratifs de Strasbourg où elle apprend à tailler ses crayons, entreprend de raconter des histoires en images et passe un diplôme en 2007. Elle vit et travaille désormais à Paris. Elle est l’auteur d’Edmond, Tels Quels et l’Ombre d’Igor chez Autrement, de Jonas et de L’Horizon Facétieux chez Gallimard Giboulées et du Cousin chez Albin Michel. Au Rouergue, elle a déjà publié Un courant d’air en 2012, Hourra ! en 2015 et Le Mauvais pli en 2017.
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Werner Lambersy , Dormances, aux éditions Le Réalgar. Octobre 2020.
Poète majeur de la littérature francophone, Werner Lambersy a composé une œuvre très riche. Né à Anvers, Werner Lambersy est mort le 18 octobre 2021 à Paris.
Variant le ton et la forme, de l’extrême dépouillement à une respiration ample, sa poésie poursuit une méditation ininterrompue sur le dépassement par l’amour et l’écriture. Il a été traduit dans plus de 20 langues.
À lire également, Ligne de fond (éditions La Rumeur libre, septembre 2019), une conversation entre le poète et Philippe Bouret, psychanalyste briviste.
Enfant de la guerre, il devient dans un renversement, un enfant de l’amour, et des mots qui traversent l’amour. Le poème est encore cette langue arrachée à ce père SS qui fait confectionner pour son enfant de trois ans un costume d’officier en papier crépon et croix gammée. Philippe Bouret interroge, depuis le lit debout et réveillé de la psychanalyse, le squelette et la chair métaphysique d’un poète essentiel de notre temps.
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Sol Elias, Tête de tambour, Rivages, janvier 2019
Son oncle schizophrène lui avait dit il y a des années de cela… Un jour, elle écrirait le livre que lui ne pourrait écrire. C’est à cela que s’est consacrée cette agrégée de lettres 5 ans durant, deux ayant été consacrées au seul déchiffrage des notes de son oncle, illisibles, pour la plupart.
Derrière la thématique de la psychose, thème finalement encore assez peu défriché dans la sphère fictionnelle, se dessine dans Tête de tambour la question de l’héritage, la complexité des relations filiales et des différentes identités.
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Philippe Mathy, Dans le vent pourpre, L’herbe qui tremble, avril 2021
« Un couteau se lève dès que tu écris. » Le ton grave, pessimiste des premiers poèmes cède à l’évocation de courts bonheurs, ceux du matin, du chant des oiseaux, des collines, du soleil confident, des fleuves, de la mer… Philippe Mathy n’est pas seulement spectateur de la vie qui passe, il en arrache des poèmes qu’il « dépose sur une page en espérant qu’elle brûle ».
Philippe Mathy est un poète belge né en 1956 à Manono au Congo belge (actuelle République démocratique du Congo). Reconnu depuis ses débuts, il a obtenu de nombreuses récompenses dont le Prix Charles Vildrac de la SGDL. De formation littéraire, il enseigne à Tournai.
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Ils sont venus en résidence à Brive
Christophe Alline – Christophe Mahy – Martine Lafon-Baillou – Jean Le Boël – Roland Fuentès – Bénédicte Belpois – Claudine Bohi – Laurence Lacour – Sophie Divry – Sol Elias – Elodie Torrente – Andréas Becker – Philippe Mathy – Franck Bouysse – Juliette Binet – Kim Jung-hyuk – Catherine Boivin – Michel Serfati – Werner Lambersy – Raphaële Botte – Louis-Bernard Robitaille – Velibor Čolić – Sylvie Vieville et Sophie Pavillard – Jérôme Leroy – Marc Pautrel – Béatrice Wilmos – Simon Sanahujas – Théo Ananissoh.