Danièle Sallenave

Présidente de la Foire du livre de Brive 2015

Née à Angers, académicienne, normalienne et agrégée de lettres classiques, Danièle Sallenave est une femme engagée. La culture est son terreau, la littérature son souffle de vie.
Avec une démarche assurée, une voix ferme et posée, l’académicienne, auteur d’une trentaine d’ouvrages, possède plus d’un atour pour impressionner ses interlocuteurs. Elle n’en use aucunement et si le phrasé est énergique, le regard déterminé qui l’accompagne est empreint de bienveillance.

Fille de parents instituteurs, Danièle Sallenave garde de ses jeunes années le goût de l’effort qui toujours porte ses fruits, conjugué aux valeurs de la République. La jeune femme entrera à l’école normale supérieure de jeunes filles de Sèvres, obtiendra l’agrégation de lettres classiques, sera nommée en 1973 maître de conférences à l’université de Paris-X, et préparera une thèse sous la direction de Roland Barthes.

L’école, les études, l’amour des mots et de la langue française qu’elle célèbre inlassablement, mais avant tout une volonté tenace lui offriront un chemin de vie riche, qu’elle questionne sans cesse. L’enfant et la jeune femme d’alors devaient être à l’image de la Loire qu’elle affectionne, riche de nombreux courants intérieurs, tumultueux, qu’elle a dû apprivoiser au fil des ans.

 Une pensée libre

 De 1976 à 1990, Danièle Sallenave assure une collaboration artistique avec Antoine Vitez et c’est à cette même période que l’écriture enrichit sa carrière d’enseignante. Après la publication d’un premier roman, Paysage de ruines avec personnages (Flammarion, 1975), elle reçoit en 1980 le Prix Renaudot pour Les portes de Gubbio (Gallimard). Suivront de nombreux romans, récits de voyage, pièces de théâtre et essais.
L’œuvre littéraire de Danièle Sallenave porte les traces de sa vie, des épreuves, des voyages, des interrogations et des doutes qui nourrissent la pensée pour mieux l’éveiller. L’émancipation en est le mot-clé. Une liberté gagnée grâce aux livres, à la lecture, à la force du savoir qui balaie l’ignorance, libère des dogmes et des préjugés.
Cette certitude, devenue engagement, Danièle Sallenave s’attache à la transmettre dans ses écrits et ses nombreuses interventions. Car elle est aussi journaliste : elle devient en 1987 rédactrice en chef de la revue Le Messager européen, puis en 1992, secrétaire générale de rédaction pour Les Temps modernes ; elle collabore régulièrement au journal Le Monde et assure une chronique hebdomadaire sur France culture de 2009 à 2014.

 La Dame en habit vert

Lauréate du Grand Prix de littérature de l’Académie française en 2005 pour l’ensemble de son œuvre, Grand Prix Jean Giono la même année pour La Fraga (Gallimard, 2004), Prix Marguerite Duras en 2006 pour Quand même (Gallimard, 2006) et Prix Jean-Monnet de littérature européenne (Castor de guerre, Gallimard, 2008), Danièle Sallenave est une grande dame de la littérature française.
Membre du jury du Prix Femina depuis 1988, sa carrière est couronnée par son élection à l’Académie française le 7 avril 2011 au fauteuil de Maurice Druon (N°30). Septième femme à être reçue dans la mythique institution, Danièle Sallenave revêt aujourd’hui l’habit vert des immortels.